Regards croisés : la deuxième semaine du procès, vu par Célia

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Chaque semaine, l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT) donne la parole aux parties civiles, victimes et professionnels qui participent au procès de l’attentat du 14 juillet 2016 à Nice. Retour sur la deuxième semaine avec Célia : 

Je suis Célia Viale, j’ai 28 ans, je suis artiste plasticienne textile. J’ai perdu ma mère, et mon père a été blessé dans l’attentat du 14 juillet 2016. 

Partie civile au procès de l’attentat de Nice, Célia Viale détaille devant la caméra de « l’Obs » ses attentes vis-à-vis de la justice et revient sur ses difficultés à se reconstruire après un tel traumatisme.

Quel est l’évènement qui vous a le plus marqué au cours de cette semaine de procès ? 

C’est sûrement la découverte de la salle d’audience à Paris, ainsi que la découverte du fonctionnement judiciaire dans sa globalité.  

Y a t-il une phrase qui vous a marquée ?  

Une phrase que je retiens, c’est un commissaire qui l’a dite le vendredi 9 septembre. Un avocat de la partie civile lui demande si l’attentat aurait pu survenir durant l’euro 2016, étant donné le dispositif sécuritaire renforcé lors de cet événement. Il répond, sans se mouiller, en disant un peu embêté : « Oui, non, enfin, je ne peux pas répondre à cette question, le périmètre était différent, il était clos… ». Je me demande alors : « Hum Hum… N’est-on pas obligé de dire la vérité à la barre ? ».

Je ne m’étendrais pas non plus sur le médecin légiste qui s’est montré incapable de justifier le prélèvement de 173 organes sur 14 victimes …  

Ce mercredi, la cour s’est penchée sur la délicate question des autopsies et des prélèvements d’organes pratiqués sur certaines victimes.

Quel a été le moment le plus difficile pour vous ?  

Sans hésiter, la diffusion des vidéos de surveillance. Ce fut un soulagement que la diffusion soit acceptée, malgré cela, ce fut tout de même une épreuve difficile. Je m’étais préparée à ce visionnage mais pas aux réactions qu’il a pu susciter chez les autres victimes. C’est l’accumulation des images choquantes, des cris et pleurs qui ont rendu ce moment très difficile.  

« J’avais oublié qu’il pouvait y avoir des réactions humaines à côté »

Comment avez-vous vécu cette semaine d’audience ? Quel est votre ressenti à la fin de cette semaine ?

Fatiguant… j’ai trouvé ça très énergivore. Le rythme est très soutenu et le contenu des journées est très dense. Le déplacement à Paris pour les trois premiers jours, la découverte du lieu, des journalistes, … ont participé à cette fatigue autant physique que morale.  

Les dessins de Célia : 

 

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