Point à date – Musée-mémorial du terrorisme

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Le jeudi 25 février 2021 s’est tenue la première assemblée générale pour la création du musée mémorial du terrorisme. Ce musée-mémoriel devrait voir le jour en 2027 et se veut être plus qu’un lieu de commémoration, il se veut être un instrument de prévention. Il sera unique au monde.

Le musée incarne une volonté des pouvoirs publics ; sa création avait été annoncée par le Président de la République lors de la cérémonie annuelle d’hommage aux victimes du terrorisme le 19 septembre 2018.  En effet, face à un pays faisant face à une recrudescence du phénomène terroriste ces dernières années notamment avec les attentats perpétrés en 2015 et à Nice, le législateur a souhaité réagir. S’il a multiplié les initiatives pour commémorer la mémoire des victimes avec une journée d’hommage fixée le 11 mars mais aussi par l’apostement de plusieurs plaques en hommage aux victimes, ce musée est une étape supplémentaire dans la reconnaissance de ces actes et des victimes.

Un musée d’histoire et de société. On compte aujourd’hui cinq musées mémoriaux dans le monde, notamment celui de New-York pour le 11 septembre 2001. Si le musée mémorial s’inscrit dans cette lignée, il reste unique en son genre. Dédié à l’ensemble des victimes françaises d’actes terroristes en France et à l’étranger, le musée mémorial retracera l’histoire de la société française confrontée à toutes les formes de terrorismes. La période abordée démarre en 1974, date du premier attentat visant des civils après la guerre d’Algérie (attaque du Drugstore Publicis). Mais les périodes plus anciennes seront bien sur évoquées (notamment le XIXème siècle et le terrorisme anarchiste).

Ainsi, les différentes formes de terrorismes présentées seront : le terrorisme nationaliste et indépendantiste, le terrorisme politique, d’extrême gauche, le terrorisme politique d’extrême droite, le terrorisme islamique mais aussi les nouvelles formes comme le cyberterrorisme, l’écoterrorisme. Et le terrorisme d’Etat ? C’est un débat.

Un lieu d’enseignement et de transmission. Le musée-mémorial a pour vocation d’aborder les réponses apportées par la société pour répondre à cette menace. Cette réponse associe différents acteurs : la justice, les forces de l’ordre, les secours, les soignants… Il s’agit également d’apporter une réflexion autour de la place de la victime. Si le terrorisme a pour but de causer terreur et sidération, et d’empêcher de raisonner, le musée mémoriel se veut être un lieu d’appui pour une certaine réflexion, pour échanger et pourquoi pas prévenir.

Une réflexion évolutive. Henry Rousso, historien et président de la mission préfigurative du Musée-mémorial du Terrorisme et François Molins invités ce jeudi 25 février 2021 sur France Inter précisaient : « Une collecte est actuellement en cours auprès des victimes, des associations de victimes, on espère pouvoir exposer certains scellés de justice, des archives mais aussi des objets ayant appartenu aux terroristes comme des armes ». La collection se veut être la plus complète possible pour toucher le grand public. Elle se veut aussi présenter une réflexion évolutive avec des expositions temporaires et permanentes variant en fonction des évènements.

A cet effet, l’AVFT a organisé l’été dernier un questionnaire disponible ici (lien vers le questionnaire) visant à recenser les éléments que des victimes souhaitent partager à travers un don ou un prêt pour la collection. 

Dépasser la dimension commémorative. Toujours au micro de France inter, Henry Rousso et François Molins évoquent un musée à triple vocation : « rendre hommage, retracer l’histoire et prévenir. Il devrait susciter, un devoir d’empathie et qui pousse à la réflexion ». Pour François Molins, c’est une construction qui devrait faire du bien à l’instar du musée créé à Oslo qui même s’il peut susciter de vives émotions, a été salué par la population. Il y a par ce mémorial une reconnaissance qui est donnée aux victimes, mais aussi un appui de reconstruction pour elle.

Le projet est également de s’appuyer sur ce musée pour former certains professionnels comme les policiers et les magistrats mais aussi d’y organiser des activités pédagogiques et civiques pour les collégiens et lycéens.

Enfin, si la localisation ne doit être annoncée que cet été, ce musée mémorial devrait voir le jour dans le Grand Paris. Ce choix ne suscite pas l’approbation de la ville de Nice. La ville souhaitait en effet,  que le musée se situe en son sein étant elle aussi victime d’attentat. Pour les membres de la commission préfigurative, le Grand Paris est un lieu préférable par son accessibilité mais aussi parce que la région parisienne a elle aussi été touchée par le terrorisme et ce, dans toutes ces formes.

SOURCES 

  • « Musée-mémorial du terrorisme : le lieu n’est pas encore tranché mais ses représentants jugent « préférable » qu’il soit à Paris », France Info, jeudi 25 février 2021
  • « Musée-mémorial du terrorisme : « S’inscrire dans la mémoire longue, resituer les événements dans l’Histoire » », Podcast, France Inter, jeudi 25 février 2021
  • « Le musée mémorial des sociétés face au terrorisme », Ministère de la Justice, 12 mars 2020
  • « DIAV/Une étape de plus pour le musée-mémorial », Ministère de la Justice, 16 février 2021

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