Le procès des attentats du 13 novembre 2015 à Bruxelles : un procès bis ?

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Mardi 19 avril s’est ouvert le procès relatif au volet belge des attentats de Paris, dit « Paris bis », devant le tribunal belge de première instance au sein du nouveau bâtiment de justice « Justitia », aménagé sur le site occupé auparavant par l’Otan en prévision du procès des attentats à Bruxelles, qui débutera à l’automne prochain.

En l’espace d’un mois, ce tribunal est chargé d’établir les responsabilités de treize hommes et une femme jugés pour avoir apporté une aide aux commandos du 13 novembre 2015, avec une question principale : les prévenus avaient-ils conscience de la préparation des attentats ? Il s’agit de juger des suspects écartés de la procédure judiciaire française, mais soupçonnés par la Belgique d’avoir aidé en amont certains auteurs des attaques de Paris et de Saint-Denis. D’ailleurs, la justice antiterroriste belge avait très rapidement ouvert une enquête, dirigée par la juge d’instruction Isabelle Panou.

Selon le parquet fédéral belge, certains prévenus auraient transportés ou auraient fourni de faux papiers d’identité aux membres du commando ; d’autres leur auraient donné de l’argent, trouvé une planque ou les auraient hébergés. Entre autres, il est reproché à certains d’avoir véhiculé à l’aéroport des personnes qui se rendaient en Syrie, parmi lesquelles les futurs auteurs des attentats de novembre 2015. Ces faits étant d’une gravité inférieure par rapport à ceux jugés actuellement devant la Cour d’assises de Paris -Ces prévenus doivent répondre d’une « participation aux activités d’un groupe terroriste », ce qui leur fait encourir jusqu’à cinq ans de prison-, douze prévenus comparaissent libres à Bruxelles.

L’un d’eux, Abid Aberkane, cousin de Salah Abdeslam, est jugé pour avoir caché ce dernier dans la cave du domicile de sa mère, à Molenbeek, près de Bruxelles, les derniers jours précédant l’arrestation de cet accusé, le 18 mars 2016. Youssef El Ajmi, aurait quant à lui accompagné deux fois Ibrahim El Bakraoui à l’aéroport à l’été 2015, d’abord à Amsterdam-Schiphol puis, un mois plus tard, à Paris-Charles-de-Gaulle. Ibrahim Abrini, le frère de Mohamed Abrini, est poursuivi pour avoir fait disparaître des éléments compromettants pour le groupe terroriste, dont un ordinateur. Parmi les autres prévenus, figurent Mohamed Rabhioui et Soufiane Al Aroub, des proches de Mohamed Abrini également. Abdoullah Courkzine et Zakaria Jaffal sont quant à eux inquiétés pour les nombreux contacts qu’ils ont eus avec Abdelhamid Abaaoud.

Deux autres, de plus haut rang, sont jugés par défaut car donnés pour mort en Syrie : il s’agit de Sammy Djedou et Youssef Bazarouj qui encourent quant à eux quinze ans de prison. Sammy Djedou aurait été en contact étroit avec Oussama Atar, considéré comme l’un des cerveaux des attentats à Paris et à Bruxelles. Youssef Bazarouj, quant à lui, serait devenu, en Syrie, le bras droit d’Oussama Atar et d’Abdelhamid Abaaoud. Son frère, Ayoub Bazarouj, est également prévenu dans ce dossier.

Enfin, deux prévenus se voient reprocher des délits connexes : l’un d’eux est jugé pour des infractions aux lois sur les armes et les explosifs du 28 mai 1956, et l’autre – la seule femme du dossier, soupçonnée d’avoir épaulé son époux Farid Kharkhach – pour la fourniture de faux papiers aux membres de la cellule à l’origine des attentats de Paris et Bruxelles.

A ce stade, sept personnes se sont constituées parties civiles au procès, contre plus de 2 000 dans la procédure française. Le procès doit se poursuivre jusqu’au 20 mai, avec deux ou trois journées d’audience par semaine. Le jugement est attendu pour le 30 juin au plus tard, soit quelques jours après le verdict du procès à Paris.

Sources :

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