Le 28 mai 2019
Les 26, 27 et 28 mai 2019, Kevin Gonot, Léonard Lopez, Salim Machou, Mustapha Merzoughi, Brahim Nejara et Karam El Harchaoui ont été condamnés à la mort par pendaison pour leur appartenance au groupe État Islamique en Irak. Quatre autres français comparaitront les 2 et 3 juin prochains. Ils seraient 12 en attente de jugement.
L’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT) souhaite rappeler sa profonde opposition à la peine de mort, sentence allant à l’encontre de ses valeurs démocratiques et humanistes. Les personnes ayant participé au groupe État Islamique doivent être jugées et condamnées dans le respect de leurs droits fondamentaux.
« Exécuter Léonard Lopez, contre qui un mandat d’arrêt international a été délivré en juillet 2016, reviendrait à empêcher la justice française d’obtenir des réponses quant à sa participation au forum djihadiste Ansar Al Haqq[1] » souligne Guillaume Denoix de Saint Marc, fondateur et directeur général de l’association.
Exécuter ces djihadistes ne permettra pas à nos sociétés et aux victimes du terrorisme de comprendre les raisons de leur départ et les ramifications de leur organisation. De nombreuses zones d’ombres restent à éclaircir dans beaucoup de procédures d’attentats en France et contre des Français à l’étranger.
Nous souhaitons également souligner les engagements qu’a pris la France à l’égard de la lutte contre la peine de mort à travers la ratification :
- du 2ème protocole facultatif se rapportant au Pacte international relatif aux droits civils et politiques
- des protocoles 6 et 13 à la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et les libertés fondamentales concernant l’abolition de la peine de mort en toutes circonstances.
Nous tenons à rappeler le 13ème point de l’Accord de Partenariat et de coopération entre l’Union Européenne et l’Irak, adopté par le parlement européen le 4 juillet 2018, qui invite les Etats de l’Union « à faire de l’abolition de la peine de mort une priorité de ce dialogue et invite les autorités iraquiennes à appliquer immédiatement un moratoire sur la peine de mort ».
Ainsi, nous demandons que ces peines soient commuées en prison à vie et que ces djihadistes puissent être entendus par les autorités judiciaires françaises.
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Compte-rendu du procès du site djihadiste Ansar al Haqq : https://www.afvt.org/wp-content/uploads/2018/07/Compte-Rendu-ansar-al-haqq-FINAL-3.pdf