Sous une pluie battante, la Journée européenne de commémoration des victimes du terrorisme s’est déroulée au Grand Trianon à Versailles, sous les signes de paix et d’espoir insufflés par la solidarité qui prévaut au sein des membres de l’Union européenne.
Tout commence par le « Chant des oiseaux » de Pablo Casals, interprété par l’orchestre symphonique Divertimento, dirigé par Zahia Ziouani. Puis, les lauréats du concours de lecture à voix haute lisent « Quand les hommes vivront d’amour » de Raymond Lévesque, qui se révèle être à la fois une ode à l’optimisme tout en rappelant que le chemin est encore long et que la réussite se paie au prix de sacrifices.
La première intervention est celle d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, qui évoque la fresque murale « Say their names » de Hanau, en Allemagne, qui nous enjoint de prononcer le nom de chaque victime du terrorisme et de nous souvenir de leur vie. La présidente tient également à rappeler que ce sont des actions quotidiennes et notamment de solidarité qui permettent de continuer à travailler pour que ces tragédies ne se reproduisent jamais. Fatalement, elle reconnaît que « personne ne naît terroriste ». Notre combat contre la radicalisation demeure. Et ce combat nécessite une coopération européenne en unissant nos forces afin de maintenir un espace de liberté et de sécurité au sein de la communauté.
Charles Michel, président du Conseil européen, prend ensuite la parole et définit le terrorisme comme « la négation de la dignité humaine la plus élémentaire » après avoir énuméré la plupart des lieux victimes d’attaques terroristes. Ces souffrances ne font pas pour autant disparaître les valeurs humaines qui nous habitent, ni notre volonté de confronter le terrorisme. Les liens qui se tissent entre chaque attaque et chaque victime constituent « un fil invisible de souffrance et de douleur mais aussi un fil incassable de solidarité, de résistance et de confiance en nos idéaux et valeurs universelles ». Les mots d’ordre sont donc injustice et absurdité pour qualifier et continuer de condamner les actes qui bouleversent la vie des victimes à jamais.
Le discours du président Emmanuel Macron tend à être un peu plus personnalisé en s’adressant aux témoins de « tant de vies fauchées par une folie destructrice » et tant d’autres « brisées à jamais, corps et esprit ». Le président salue un bilan qui se veut international, celui des attentats déjoués, des groupes démantelés et jugés. On retient ses mots : « Nous n’aurons rien cédé ». Parmi ce constat, il est aussi important de rappeler la place de l’éducation pour pallier l’obscurantisme et au révisionnisme, d’où l’importance de ne pas oublier.
« Nous n’aurons rien cédé » : le président Emmanuel Macron reste ferme face aux auteurs du terrorisme.
Une autre partie de son discours est consacrée aux associations de soutien et d’aide aux victimes de terrorisme, dont il dit que grâce à elles, la prise en charge des victimes et de leurs familles a évolué, que ce soit en repensant le système d’aides, en leur accordant les mêmes droits qu’aux victimes de guerre ou encore en faisant de leurs enfants orphelins des pupilles de la Nation.
Le souvenir est primordial. Le Musée-Mémorial du terrorisme, qui verra d’ailleurs le jour en 2027 à Suresnes, aura pour but de ne jamais oublier, d’éclairer et de reconstruire. Ce grand musée d’histoire et de société sera un lieu de culture et de création sous la responsabilité de l’historien Henry Rousso.
Enfin, Emmanuel Macron se joint à ses collègues européens pour dire que : « Notre Europe est la réponse d’aujourd’hui et de demain » au terrorisme. La coopération européenne devient chaque jour plus efficace contre l’obscurantisme.
Placée sous le signe de l’Union européenne et de la coopération entre Etats dans la lutte contre le terrorisme et la radicalisation, cette journée de commémoration littéralement maussade montre que l’espoir de paix sur Terre et la « recherche d’un meilleur temps » selon les paroles de Raymond Lévesque, n’ont de prix que la solidarité et la résistance face à la haine aveugle de ceux qui tentent d’anéantir les valeurs de liberté en lesquelles nous croyons.
A la fin de la cérémonie, après une heure de recueillement au cours de laquelle naît un sentiment de communion, le Chœur de l’Armée française entame la Marseillaise, puis l’Ode à la joie. Et alors que retentit l’hymne européen, les personnalités européennes présentes se rejoignent sur l’estrade, main dans la main, pour représenter un symbole fort d’unité caractérisant la cohésion au sein de la communauté européenne.
Les représentants de l’Union européenne pendant l’hymne européen, L’Ode à la joie.
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