Attentat de l’OAS contre André MALRAUX à Boulogne (France)
Ce jour-là, une campagne d’attentats quasi-simultanés menée par l’Organisation Armée Secrète (OAS) vise une dizaine de personnalités à leur domicile : deux professeurs de droit, deux journalistes, un sénateur communiste, deux officiers… et le ministre de la Culture, André MALRAUX.
Ce dernier n’était pas à son domicile de Boulogne-Billancourt lorsque la bombe a explosé et grièvement blessé une petite fille âgée de 4 ans, Delphine RENARD. Cette dernière se trouvait dans sa chambre, au rez-de-chaussée, lorsqu’elle a été atteinte par des éclats de verre. Elle y perdra un œil puis la vue, une fois adulte.
Le visage ensanglanté de Delphine est pris en photo par un journaliste de Paris-Match pour un article intitulé « Ce visage mutilé accuse l’OAS ». Cette image des conséquences concrètes de la violence de l’OAS suscite une grande émotion dans l’opinion.
Le massacre du métro Charonne
Dès le lendemain, une manifestation s’organise à l’appel des syndicats et du mouvement pour la paix afin de dénoncer cette campagne d’attentats commis par les supplétifs de l’OAS. Ce rassemblement qui regroupe à Paris plusieurs milliers de personnes n’est pas autorisé par le préfet Maurice PAPON. Ce dernier donne l’ordre de disperser la foule et de charger les manifestants sans ménagement.
Une partie du cortège fait ainsi l’objet d’une charge policière d’une violence inouïe et de nombreux manifestants se retrouvent piégés à l’intérieur de la station de métro Charonne.
Le bilan de cette répression est de 9 morts, dont un apprenti de 16 ans, et de nombreux blessés.
La guerre d’Algérie trouve une issue diplomatique avec la signature des accords d’Évian, le 18 mars 1962.
Delphine RENARD se tourne vers l’écriture
Brillante étudiante, Delphine RENARD devient critique d’art avant de perdre l’usage de son deuxième œil à l’âge de 29 ans, conséquence des séquelles de l’attentat. Elle se tourne alors vers le métier de psychanalyste.
En 2013, elle publie son témoignage intitulé « Tu choisiras la vie » chez Grasset.
En 2014, elle publie un second ouvrage intitulé « La grande maison de brique rose » qui retrace l’histoire de la maison dans laquelle elle a vécu et subi l’attentat.
Pour en savoir plus
Pour lire notre article sur notre rencontre avec Delphine RENARD, cliquer ici.
Pour lire l’interview de Delphine RENARD publiée en juin 2012 dans Paris-Match, cliquer ici.
Pour visionner l’interview de Delphine RENARD mise en ligne le 7 mars 2013 sur France Info (9’16) :
Delphine Renard, une ptite fille victime de l’OAS par FranceInfo