FRANCE – Assassinat d’Hervé Cornara à Saint-Quentin-Fallavier (Isère)

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Le matin du 26 juin, Yassin Salhi, employé de la société dirigée par Hervé CORNARA, fait monter son employeur dans la camionnette avant de l’étrangler. Il se rend ensuite avec ce véhicule vers l’usine de produits chimiques Air Products où il est autorisé à pénétrer pour effectuer des livraisons.

Une mise en scène macabre

Yassin Salhi décapite sa victime et place sa tête sur le grillage de l’usine qu’il entoure de banderoles arborant la chahada (la profession de foi musulmane). Il prend deux clichés de sa mise en scène macabre, dont l’un est envoyé à un jihadiste français présent en Syrie, via l’application Whatsapp.

Yassin Salhi remonte ensuite dans son véhicule et le précipite contre un entrepôt de l’usine Air Products, probablement dans l’objectif de faire sauter le site industriel, et ainsi de « mourir en martyr ». Son action fait exploser des bonbonnes de gaz présentes sur les lieux, blessant deux employés et lui-même. Il finit par être immobilisé par des pompiers, puis interpellé peu après par les gendarmes, avant d’avoir pu déclencher une seconde explosion qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.

Les victimes

Outre les deux blessés touchés par l’explosion sur le site d’Air Products, l’attentat de Saint-Quentin-Fallavier a provoqué la mort d’Hervé CORNARA, 54 ans, directeur de l’entreprise de transport ATC, laquelle avait fait l’acquisition en avril 2015 d’une filiale de la société Colicom, où était jusqu’alors employé Yassin Salhi.

Hervé CORNARA laisse derrière lui une veuve, Laurence, et un fils, Kevin, âgé de 21 ans.

Un individu radicalisé en lien avec la mouvance salafiste

Après les premières déclarations de Yassin Salhi qui a motivé ses actes en évoquant une altercation avec son employeur, l’enquête s’est orientée vers la piste terroriste, du fait du profil radical du coupable présumé, et d’une préméditation avérée de son acte. En effet, Yassin Salhi avoue rapidement avoir conçu son projet d’attentat dès la veille du 26 juin.

Yassin Salhi était connu des services de renseignements après avoir fait l’objet d’une fiche S (Sûreté de l’État) de 2006 à 2008. Il avait notamment fréquenté Frédéric-Jean Salvi, alias « Grand Ali », une figure du radicalisme islamiste dans le Haut-Doubs au début des années 2000, désigné par les autorités indonésiennes comme suspect dans un projet d’attentat à la voiture piégée en 2010 à Jakarta.

Par ailleurs, Yassin Salhi disposait au moins d’un contact établi avec un jihadiste français, originaire comme lui de Besançon, et combattant en Syrie depuis novembre 2014 pour Daech : Yunes-Sébastien V-Z. C’est à cet individu que Yassin a transmis la photo du cadavre de son employeur après l’avoir décapité.

Enfin, l’attentat fait écho à des appels de l’organisation Daech en février et en mars 2015 dans lesquels elle appelait ses sympathisants à tuer des citoyens français en métropole. En conséquence, le magazine francophone de propagande du mouvement, Dar al-Islam, s’est félicité dans son numéro de juillet 2015 de l’assassinat d’Hervé CORNARA à Saint-Quentin-Fallavier. L’usine Air Products aurait été visée en raison de contrats passés avec une société saoudienne. Cette déclaration ne signifie cependant pas que Daech aurait commandité l’attentat.

Pour télécharger le fichier PDF de la fiche attentat, cliquer ici.

La veuve d’Hervé CORNARA, Laurence CORNARA, s’est exprimée lors de la cérémonie d’hommage national du 19 septembre 2015 aux Invalides. Pour télécharger le fichier PDF de sa prise de parole, cliquer ici.

Didier CORNARA a fait parvenir de son côté à l’AfVT.org un hommage pour évoquer la mémoire de son frère. Pour télécharger le fichier PDF de cet hommage, cliquer ici.

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