Vendredi 7 septembre, la Ministre de la justice et garde des sceaux, Nicole Belloubet, a présenté le rapport du comité mémoriel intitulé « terrorisme : faire face. Enjeux historiques et mémoriaux ».
Mis en place le 12 février 2018, le comité mémoriel composé de dix éminentes personnalité et placé sous la direction de la déléguée interministérielle de l’aide aux victimes, Elisabeth Pelsez, avait pour mission de réfléchir aux différentes manières de commémorer les différents attentats terroristes commis en France.
Dans ce rapport, le comité mémoriel a fait 14 propositions. Les principales propositions sont les suivantes :
- Consacrer à Paris un Musée-Mémorial aux sociétés à l’épreuve du terrorisme, tout en inscrivant le phénomène dans une perspective mondiale. La création de ce Musée-Mémorial permettrait de répondre aux 5 objectifs suivants : archiver, analyser, donner un sens politique, soigner et guérir, transmettre. Il serait « à la fois un lieu de mémoire, un musée d’histoire ouvert sur l’avenir, un espace de recherche, de conférences et de débats, un lieu de transmission et d’éducation ». Le Comité ajoute que « ce n’est pas tant du terrorisme qu’il s’agit de faire musée que du défi qu’il représente pour la démocratie et la façon dont elle le relève ».
- Fixer au 11 mars la date commune de commémoration afin de l’inscrire dans une perspective européenne tout en prenant en compte l’ensemble des attentats qui ont touché la France depuis les années 1970 : « Il s’agirait d’une date commémorative à l’occasion de laquelle seraient rappelées toutes les dates afin qu’aucune ne soit oubliée ou négligée ». Cette date commune n’exclue pas les commémorations ponctuelles sur les lieux des attentats.
- Autoriser l’enregistrement filmé des principaux procès en matière de terrorisme : « les procès sont essentiels car ils permettent de passer du temps vif d’un événement qui n’est pas terminé tant qu’il n’est pas jugé, au temps de la mémoire qui n’a d’autre enjeu que le souvenir et sa transmission ». L’archivage des procès et leur enregistrement pour les procès à venir est recommandé.
- Susciter une réflexion sur les conséquences engendrées par la répétition des images diffusées, notamment par les chaînes d’information en continu et développer en milieu scolaire une éducation critique aux médias et aux réseaux-sociaux sur ce thème : « le comité tient à insister sur la nécessité impérative d’une éducation critique, comprise comme l’une des clés de la lutte contre la radicalisation. Cela concerne en particulier les réseaux sociaux qui contribuent à l’émergence d’une radicalité informationnelle qui peut prendre des formes variées : négationnisme, complotisme, relativisme, fakes news, post-vérités ».
- Prendre en compte la question des attentats terroristes dans les futurs programmes scolaires dans une approche géopolitique, multiscalaire et pluridisciplinaire dont l’histoire et la géographie seront des composantes essentielles.