Il est environ 7h40 du matin, et les trains de banlieue (cercanias) du réseau madrilène sont bondés, lorsque 10 bombes placées à bord de différents trains explosent de manière coordonnée. 3 autres sont découvertes mais n’ont pas fonctionné.
Les explosions touchent plusieurs trains dans les gares d’Atocha, d’El Pozo del Tio Raimundo, de Santa Eugenia.
En dehors d’Atocha, à Calle Téllez, un train subit également une explosion.
Bilan
Au total, 191 personnes trouvent la mort dans cette série d’attentats, et près de 2000 sont blessées. Parmi les très nombreuses victimes décédées, on compte une jeune française qui vivait à Madrid : Marion SUBERVIELLE, mère d’une petite fille.
L’enquête
Malgré le chaos et l’horreur, l’ensemble de la société espagnole s’est fortement mobilisée pour les victimes. Chauffeurs de taxi et conducteurs d’autobus prêtent main forte aux ambulances, et les survivants s’improvisent secouristes sur les quais. De très nombreux madrilènes se présentent pour donner leur sang. Trois jours de deuil national sont également proclamés par le Roi d’Espagne Juan Carlos.
Si, dans un premier temps, le gouvernement espagnol se concentre sur la piste de l’organisation terroriste basque ETA, cette hypothèse est rapidement écartée. En effet, l’enquête démontre rapidement que ces attentats portent la signature du terrorisme islamiste. Un communiqué reçu par un journal londonien et la découverte d’une camionnette contenant des détonateurs et une cassette sur laquelle sont enregistrés des versets du Coran à proximité du passage des trains vont dans ce sens. Le commandement central d’Al Qaida lève le doute en revendiquant officiellement l’attentat.
Peu de temps après, des terroristes présumés sont localisés. Lors d’un assaut de la police espagnole, sept membres, dont le chef supposé de la cellule terroriste, décèdent en faisant exploser leur appartement, tuant également un policier.
Jeudi 15 février 2007
Le procès de 29 terroristes présumés s’ouvre devant le Tribunal antiterroriste espagnol.
15 marocains, 2 syriens, 1 libanais, un égyptien, un algérien et 9 espagnols comparaissent.
Le verdict est rendu le 31 octobre 2007.
7 prévenus sont acquittés, les autres sont condamnés à des peines allant de 3 à 15 ans de prison. Certaines peines seront revues à la baisse pour certains condamnés à l’issue d’un jugement en date du 17 juillet 2008.
Cet attentat reste à ce jour le plus meurtrier commis en Europe après celui de Lockerbie en 1988 qui causa la mort de 270 personnes.
Des lieux de mémoire ont été construits dans plusieurs endroits de Madrid, notamment le Bosque del Recuerdo (« Bois du souvenir ») composé de 192 arbres représentant les victimes au parc du Retiro, et un monument devant la gare d’Atocha.