Déroulé des faits
- Jeudi 17 août 2017: Vers 17 heures, une fourgonnette percute volontairement la foule sur plus de 500 mètres sur les Ramblas, avenue très fréquentée par les touristes à Barcelone.
- Vendredi 18 août 2017 : Vers 2 heures du matin, une attaque a de nouveau lieu au Sud de Barcelone à Cambrils, ville touristique. Une voiture fonce dans la foule, renversant les passants. Une cellule de crise a été mise en place au Ministère des Affaires Européennes et Etrangères du jeudi 17 août au vendredi 25 août.
Victimes
Parmi les victimes de 18 nationalités, 16 morts sont à déplorer ainsi que plus de 120 blessés, dont une trentaine de blessés de nationalité française.
Profil des auteurs
Le 18 août, trois suspects avaient été arrêtés jeudi et vendredi.
- Driss O. : un marocain de 28 ans résidant en Espagne a été arrêté à Ripoll. Il affirmait que ses papiers d’identités ayant servi à la location de la camionnette auraient été volés.
- Un second suspect avait été arrêté à Alcanar, où la nuit précédente, une explosion dans un logement a fait un mort et un blessé. Les autorités ont supposé qu’un lien existait avec l’attentat, soupçonnant que les occupants préparaient un engin explosif.
- Vendredi matin, un troisième suspect avait été arrêté à Ripoll.
Le conducteur de la fourgonnette, Younès Abouyaaqoub a été abattu à Subirats le lundi 21 août.
Désormais quatre suspects ont été mis en examen notamment pour « appartenance à une organisation terroriste, assassinats terroristes, possession d’explosifs ».
Au cours de ses auditions, l’un des suspects, Mohamed Houli Chemla a confirmé que l’attentat prévu aurait dû être de plus grande ampleur. Il a été quant à lui mis en examen pour « assassinats en relation avec une entreprise terroriste ».
Ainsi, les membres du groupe avaient acheté 500 litres d’acétone en vue de la préparation de bombes pour le double attentat via deux camionnettes louées la veille. Cependant, une mauvaise manipulation des engins explosifs aurait entrainé la mort sur le coup de l’imam Abdelbaki Es Satty et d’un autre individu, Youssef Aalla.
Sur les lieux de l’explosion, une grande quantité de bonbonnes de butane, de l’eau oxygénée, du bicarbonate et des clous utilisés comme mitraille et détonateur, ont été retrouvés. Ces ingrédients avaient pour but de fabriquer du TATP, explosif utilisé par le groupe Etat islamique.
Les soupçons portent sur une cellule de 12 hommes comme composant la cellule djihadiste à l’origine de ces attaques. Huit suspects sont morts, abattus par la police ou dans l’explosion à Alcanar.
Notamment, cinq hommes ont été tués en tentant de forcer un barrage de police dans une Audi A3 : Moussa Oukabir (17 ans), Mohamed Hichamy (24 ans), Omar Hichamy (mineur), Saïd Aalla (18 ans) et Houssaine Abouyaaqoub.
Revendications
Le groupe djihadiste Etat islamique a revendiqué l’attentat via son agence de propagande Amaq : « Les assaillants de l’attaque de Barcelone étaient des soldats de l’Etat islamique […] l’opération a été menée en réponse aux appels à cibler les Etats de la coalition » internationale anti-jihadistes agissant en Syrie et en Irak.
Enquête judiciaire
Le ministère de l’intérieur espagnol a annoncé l’arrestation, mardi 20 février 2018, de trois personnes pour leurs liens avec Driss Oukabir, membre présumé de la cellule qui avait commis les attentats et mis en examen en Espagne pour appartenance à une organisation terroriste et assassinats. Ses papiers avaient servi à louer la camionnette utilisée lors de l’attentat sur les Ramblas de Barcelone. Il est également le frère aîné de Moussa, l’un des cinq jeunes tués par la police lors de l’attaque à la voiture-bélier à Cambrils.
Tous les trois avaient été arrêtées, à Pont-Saint-Esprit, dans le Gard, et à Albi, dans le Tarn, lors d’une opération menée conjointement avec la police française ayant aussi débouché sur des perquisitions, a précisé le ministère dans un communiqué. Il n’existe « pas d’éléments à ce stade qui attestent d’une participation aux attentats » commis en Espagne, a précisé une source proche du dossier.
A la suite de l’enquête préliminaire ouverte après ces attentats, une information judiciaire avait été ouverte par le parquet de Paris le 31 janvier 2018 des chefs de tentatives d’assassinats en relation avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroristes criminelle.
Le 15 mai 2018, deux hommes ont été arrêtés en France pour leurs liens avec Driss Oukabir. Ils ont été interpellés en Haute-Garonne et placés en garde à vue par les enquêteurs de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sur commission rogatoire d’un juge d’instruction.
Le 10 novembre 2020 s’est ouvert le procès de 3 personnes suspectées d’être en lien avec ces attentats, 2 membres suspectés de la cellule djihadiste et 1 complice présumé (pour en savoir plus sur ce procès, un article de l’AfVT a ce propos).
Mohamed Houli Chemlal, jugé pour appartenance à « une organisation terroriste », « fabrication et détention d’explosifs », ainsi que « complot pour provoquer le chaos » a été condamné à 53 ans et demi de réclusion.
Driss Oukabir, qui avait loué la camionnette utilisée sur les Ramblas, a été condamné pour appartenance à une organisation terroriste à 46 ans de réclusion.
Said Ben Iazza, condamné à 8 ans d’emprisonnement pour avoir prêté un véhicule et des papiers aux assaillants.