Le 15 avril, vous recevrez à l’Elysée le représentant de l’autorité palestinienne, Monsieur Mahmoud Abbas. Le jour suivant, vous entamerez une tournée diplomatique au Proche-Orient qui vous mènera successivement à Beyrouth, au Caire puis, finalement, à Amman où vous vous entretiendrez avec le roi Abdallah II.
Dans le cadre de ces rencontres, vous vous apprêtez à rappeler à vos homologues palestinien et jordanien qu’il est urgent et nécessaire d’élever le niveau de coopération dans le domaine du renseignement et de la justice afin de lutter plus efficacement contre le terrorisme.
Cette coopération, nous l’appelons de nos vœux car elle prolonge l’élan de solidarité mondiale adressé à la France au lendemain des attentats de janvier 2015, et tout particulièrement lors de la marche du 11 janvier où le représentant de l’Autorité palestinienne et le roi de Jordanie ont défilé à vos côtés affichant ainsi leur soutien alors que notre pays avait été si cruellement frappé.
Dans ce contexte, l’Association française des Victimes du Terrorisme tient à rappeler, Monsieur le Président, que la dynamique de collaboration que vous souhaitez impulser auprès de l’Autorité palestinienne et de la Jordanie doit avoir pour objectif de poursuivre et de juger tout individu suspecté ou identifié comme ayant participé à une entreprise terroriste, quelle que soit l’organisation visée.
Pour les victimes, l’impératif de justice s’accommode mal d’une application à géométrie variable. Cela est particulièrement vrai pour l’attentat antisémite du 9 août 1982 qui a frappé Paris en son cœur lorsqu’un commando prit pour cible le restaurant Jo Goldenberg, dans la rue des Rosiers. Six personnes ont été tuées et vingt-deux autres blessées. Il aura fallu plus de trente ans d’instruction et la pugnacité des enquêteurs et du juge anti-terroriste Marc Trévidic pour que des suspects soient identifiés et que des mandats d’arrêt soient émis à leur encontre.
Aujourd’hui, justice n’est toujours pas rendue.
La Jordanie et l’Autorité palestinienne persistent à rejeter les demandes d’extradition formulées par la justice française au mépris du principe aut dedere aut judicare.
Face à cette situation, comment ne pas comprendre le sentiment d’incompréhension et d’impuissance qui anime les victimes ?
Leur demande est la moindre des compensations que peut offrir notre République : l’accès à la justice et à l’émergence de la vérité. Un défilé, aussi fraternel soit-il, se doit d’être suivi de gestes politiques forts : nous demandons, conformément au droit, que les personnes mises en cause dans l’attentat de la rue des Rosiers soient extradées afin qu’elles soient entendues par le juge français en charge du dossier.
Il reviendra ensuite à la justice de se prononcer sur l’implication ou non de ces personnes.
Au nom des victimes de l’attentat de la rue des Rosiers que nous représentons, nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président, de bien vouloir mettre en œuvre tout ce qui est en votre pouvoir pour que justice puisse leur être rendue.
Je vous prie de croire, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération.
Guillaume Denoix de Saint Marc
Fondateur et Directeur général de l’AfVT.org
Un commentaire
Jacqueline Niego
15 avril 2016 at 15 h 26 min
Il faudrait être optimiste et y croire depuis 35 ans que cette tuerie a eu lieu. Rien n’a bougé , rien n’a été fait . J’avais mis tous mes espoirs dans le juge Travedic .Monsieur Hollande, bougez svp.