L’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org) réagit au soutien apporté publiquement par de nombreux élus de la République aux collectifs de défense des prisonniers basques.
Un appel à manifester le samedi 14 juin 2014 à Bayonne a ainsi été signé par des élus du Parti Socialiste, de l’UMP, du Modem, de l’UDI, d’Europe Ecologie Les Verts (EELV) et de nombreux maires du département, notamment Monsieur ETCHEGARAY, Maire de Bayonne et Président de l’Agglomération Côte Basque – Adour.
Cette mobilisation est présentée par l’organisation comme une « manifestation de soutien au processus de paix » et « en faveur du respect des Droits de l’Homme ».
L’objectif de cet appel demeure en réalité la libération d’un ancien chef militaire d’ETA, Juan Ibon FERNANDEZ IRADI, dit « Susper », atteint de sclérose en plaques, emprisonné à Lannemezan après avoir été condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers par la Cour d’assises spéciale de Paris, le 13 février 2008.
Le 10 mai 2014, une chaîne humaine a été organisée à Bayonne pour demander sa libération, relayée par une pétition en ligne et plusieurs appels à manifester.
Guillaume DENOIX de SAINT MARC, directeur général et porte-parole de l’AfVT.org, déclare :
« La mobilisation locale et le maillage efficace d’ETA en faveur de ses membres incarcérés ne sont pas des éléments nouveaux. Ils font même partie intégrante des objectifs stratégiques de l’organisation. Si la loi Kouchner s’applique dans le cas de ce prisonnier, nous n’avons pas à nous prononcer là-dessus. Ce qui est choquant, en revanche, c’est la mobilisation des élus locaux de tous bords – et il faut bien insister là-dessus – en faveur d’un terroriste mis en cause en Espagne dans plusieurs affaires d’homicide, et condamné en France pour avoir notamment tiré 9 balles sur un gendarme français. Ce gendarme n’est pas seulement un blessé souffrant de séquelles irréversibles, il est un véritable miraculé. L’adhésion à un processus de paix tel qu’elle a été recommandée par la Conférence d’Aiete stipule qu’une reconnaissance des préjudices subis par les victimes est nécessaire. Or, je ne vois rien de tel dans cette mobilisation passionnelle et excessive. La construction d’une paix durable et sincère ne peut pas faire l’économie du respect des victimes du terrorisme. »