Les faits ont eu lieu le vendredi 23 avril 2021 à Rambouillet. Vers 14h20, Jamel G. pénètre dans le sas de sécurité du commissariat de police de Rambouillet. Devant lui, Stéphanie M. adjointe administrative, en civil et non armée. Rapidement, Jamel G enserre la policière et la plaque contre la vitre du sas. Il lui assène deux coups de couteau, l’un à l’abdomen et l’autre à la gorge. Stéphanie M. décède sur place de ces coups. Quant à l’assaillant, il s’effondre face aux tirs de riposte des brigadiers présents mais avant de toucher terre, il crie « Allah akar ». Rapidement, le parquet anti- terroriste est saisi.
Un assaillant inconnu des services de police
Arrivé illégalement en France en 2009, sa situation a été régularisée en 2019, à la suite d’un contrat de travail en tant que chauffeur livreur. L’homme était inconnu des services de police, pas de casier judiciaire et semble s’être radicalisé depuis peu. Ses proches parlent de consultation de sites de propagande à partir de ce début d’année et d’une pratique rigoureuse de l’islam. Les premières constations font acte de la présence de nasheed dans son téléphone portage, chants religieux musulmans, fréquemment utilisés pour la propagande djihadiste. Mais également d’un tapis de prière et un coran dans le coffre de son scooter.
Une progression dans la violence
Jean-François Ricard, procureur du parquet national anti-terroriste, s’est exprimé sur l’évolution du profil de l’assaillant. Il a alors précisé : « Le contenu de publication Facebook a permis d’observer une évolution des messages publiés par Jamel G. D’abord uniquement centré sur la religion, ces publications révèlent, à compter de l’automne 2020, une adhésion à une idéologie légitimant la violence contre ceux ayant offensé le prophète. Le 24 octobre, il s’associait à une campagne de soutien face aux offenses qui lui seraient faites ».
Un acte prémédité
Lors de la sa conférence de presse en date de dimanche 25 avril 2021, le procureur national antiterroriste a ensuite repris le parcours de l’assaillant : « L’homme apparaît sur les caméras de surveillance de Rambouillet à 12 h 48. Il est repéré une minute plus tard descendant de son scooter devant une salle de prière provisoire de la ville, sans que l’on sache s’il y est entré. Il effectue ensuite des repérages devant le commissariat à partir de 14 h 19. À 14 h 23, la policière, en civil et non armée, pénètre dans le sas de sécurité dans lequel s’engouffre à sa suite le meurtrier ».
Un hommage aura lieu, lundi 26 avril à 17h30 pour la policière tuée. L’enquête se poursuit.
SOURCES :
- « Attentat de Rambouillet: la dérive d’un clandestin devenu terroriste », Le Figaro, 25 avril 2021
- « Attentat de Rambouillet : parcours du tueur, radicalisation, troubles de la personnalité, ce qu’il faut retenir du point presse du procureur », Le Parisien, 25 avril 2021
- « Attentat de Rambouillet : « Il y a un problème tunisien » , Le Point, 25 avril 2021