Attentat contre les militaires de Levallois-Perret

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Les faits

Le 9 août 2017, 8 militaires de l’opération Sentinelle ont été la cible d’un homme voulant les heurter avec son véhicule. L’attaque a eu lieu en début de matinée devant les locaux de ces militaires issus du 35ème régiment d’infanterie de Belfort. Selon les déclarations de Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur au moment des faits, l’assaillant roulait doucement puis a délibérément accéléré afin de percuter le groupe de militaires. 6 d’entre eux ont été blessés, dont trois grièvement – le communiqué de presse de la Ministre des Armées Florence Parly établit que leurs pronostics vitaux n’ont pas été engagés.

L’auteur de l’attaque a immédiatement pris la fuite et les recherches actives des forces de l’ordre ont conduit à son interpellation sur l’autoroute A16, alors qu’il avait déjà atteint le Pas-de-Calais. Le suspect a tenté à nouveau de prendre la fuite. Les policiers lui ont ainsi tiré dessus à de nombreuses reprises, le blessant de 5 balles. Il a donc été hospitalisé à Lille avant sa garde à vue.

L’enquête

Les faits ont conduit à la saisine de la section antiterroriste du Parquet de Paris. Une enquête de flagrance « des chefs de tentative d’assassinats sur personnes dépositaires de l’autorité publique en lien avec une entreprise terroriste et association de malfaiteurs terroriste criminelle » a été ouverte. Hamou Benlatrèche, principal suspect, serait une proche du mouvement fondamentaliste Tabligh (Association pour la prédication). L’algérien de 36 ans était inconnu des services de police avant les faits.

L’enquête a également démontré que l’homme avait fait des repérages sur les lieux quelques jours auparavant, le dimanche 6 août, selon les déclarations du Procureur de la République de Paris, François Mollins.

 Le procès

Le procès s’est ouvert le 6 décembre devant la Cour d’Assises spécialement composée. Pendant 6 jours, la Cour et les Parties sont revenues sur les faits reprochés à Hamou Benlatrèche. Quatre questions ont été analysées au cours des débats : l’accusé est-il coupable d’avoir volontairement donné la mort ? La tentative d’homicide a-t-elle été commise avec préméditation ? Les faits étaient-ils dirigés sur personnes d’autorité publique ? Étaient-ils intentionnellement commis en relation avec une entreprise terroriste ? À l’issue des débats, la Cour a répondu oui à la majorité à chacune de ces questions.

Les Parties Civiles dans le dossier étaient les huit victimes des faits, l’Agence Judiciaire de l’État, la Fenvac et l’AfVT. Lors de leurs plaidoiries, les avocats ont cherché à réfuter la thèse de l’accident, défendue par l’accusé tout au long du procès. Maitre Berger-Stenger, avocate de l’AfVT, a mis en avant la particularité du statut de victime d’attentat. « J’ai l’honneur d’être la voix de l’AfVT et à travers elle d’être la porte-parole de ces victimes de terrorisme qui se retrouvent bien souvent comme des sans voix, en raison de l’oubli collectif, un attentat en chassant un autre ». Sa plaidoirie a également mis en avant la nature des cibles choisies par l’accusé : les forces de l’ordre. « Les souffrances infligées correspondent à une agression contre la nation toute entière. La victime du terrorisme montre l’échec de l’Etat qui n’a pas pu protéger la sécurité de ses concitoyens. Lorsque les cibles sont telles, ce sentiment est décuplé ».

À l’issue des débats, l’accusé n’est pas revenu sur sa version et a tenu quelques mots pour les victimes : « Monsieur le Président, je demande pardon aux militaires, puis à vous, et demande votre clémence ».

La Cour a suivi les réquisitions du Ministère Public et a condamné Hamou Benlatrèche à une peine 30 ans de réclusion criminelle assortie d’une période de sûreté des deux tiers. Son nom a également été inscrit au Fichier des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT), et le territoire français lui est définitivement interdit.

Sources :

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