Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996
Enlèvement et assassinat des 7 moines de Tibhirine (Algérie)
Sept moines trappistes français du monastère de Tibhirine, près de Medea (Algérie), ont été enlevés par un groupe d’hommes armés.
Le 26 avril 1996 un communiqué du GIA (Groupe Islamiste Armé) signé par l’Emir Abou Aderrahman Amine, alias Jamal Zitouni, revendique l’enlèvement des moines et propose à la France un échange de prisonniers.
Après deux mois de séquestration les sept moines sont retrouvés morts le 21 mai 1996. On ne retrouvera que leurs têtes. Le même jour, un deuxième communiqué du GIA, signé de nouveau par Jamal Zitouni, annonçait l’assassinat des sept moines.
Suite aux recherches de l’historien américain John Kiser et aux révélations du général François Buchwalter en 2009, attaché militaire de l’ambassade de France à Alger à l’époque, la thèse d’une bavure de l’armée algérienne est mise en avant.
Les sept moines assassinés :
– Frère Luc DOCHIER
– Père Christian de CHERGE
– Père Christophe LEBRETON
– Frère Michel FLEURY
– Père Bruno LEMARCHAND
– Père Célestin RINGEARD
– Frère Paul FAVRE MIVILLE
Procédure :
Une plainte avec constitution de partie civile a été déposée le 9 décembre 2003 au nom des membres de la famille du père LEBRETON et du père Armand VEILLEUX.
En février 2004, le parquet de Paris ouvre une information judiciaire pour « enlèvements, séquestration et assassinats en relation avec une entreprise terroriste ».
L’instruction est confiée au juge d’instruction Jean-Louis BRUGUIERE.
En mai 2006, il y a eu dénonciation de la lenteur de l’instruction par l’avocat des parties civiles Maître Patrick BAUDOUIN.
Depuis 2007, c’est le juge d’instruction Marc TREVIDIC qui est en charge du dossier. L’instruction est toujours en cours.
Fin 2009, la commission consultative du secret de la défense nationale a autorisé la déclassification des documents détenus par la Direction centrale du renseignement intérieur.
L’AFVT s’est constituée partie civile dans cette affaire le 11 mars 2011.
En octobre 2014, les juges Marc Trévidic et Nathalie Poux, se sont rendus en Algérie avec une équipe d’experts. Après exhumation des têtes des moines, des prélèvements ont été effectués, mais les autorités algériennes se sont opposées à leur transfert en France.
Un premier rapport d’expert a tout de même été remis à la justice française, en juin 2015, sur la base de seules constations effectuées sur place. Ce rapport estimait déjà « vraisemblable l’hypothèse d’un décès [des moines] entre le 25 et le 27 avril 1996. »
Ce n’est qu’en juin 2016 que les autorités algériennes ont accepté de transmettre aux magistrats ces fameux prélèvements pour analyse scientifique.
Vingt-deux ans plus tard, le rapport d’autopsie de la dépouille des moines de Tibhirine, dévoilé jeudi 29 mars 2018, conforte les doutes sur les conditions réelles de la mort des religieux. Les moines auraient vraisemblablement été tués un mois avant l’annonce officielle de leur décès, puis décapités après leur mort.
Ce sont désormais les juges Nathalie Poux et Jean-Marc Héribaut qui instruisent cette affaire.
Photographie © Association des Écrits des 7 de l’Atlas
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