Alors qu’ils retirent de l’argent à proximité de leur caserne à Montauban, le caporal Abel Chennouf (25 ans), le 1ère classe Mohamed Farah Chamse-Dine Legouad (23 ans) ainsi que le caporal Loïc Liber (28 ans) tous trois militaires au sein du 17ème Régiment de Génie Parachutiste, sont visés par un tireur qui se déplace à scooter.
Abel Chennouf et Mohammed Farah Chamse-Dine Legouad sont mortellement touchés. Loïc Liber est grièvement blessé, la moelle épinière sectionnée par les balles. Devenu tétraplégique, il est soigné dans un centre de rééducation fonctionnelle.
Quelques jours après l’assassinat d’Imad Ibn Ziaten, la similitude du mode opératoire, du mode de déplacement et du signalement du tireur font basculer l’enquête.
La balistique confirmera que les balles utilisées proviennent de la même arme utilisée par Mohamed Merah.
Le 21 mars 2012, Mohamed Merah, 23 ans, qui se revendique d’Al Qaïda, se retranche dans son appartement et blesse deux policiers au cours d’une première tentative d’interpellation.
Les opérations du RAID se poursuivent durant 31 heures et s’achèvent le 22 mars 2012 par un échange de tirs d’une rare violence au cours duquel Mohamed Merah est abattu.
Saisi par la famille du caporal-chef Abel Chennouf, tué le 15 mars 2012 à Montauban, le tribunal administratif de Nîmes (Gard) a jugé, le 12 juillet 2016, l’État responsable pour un tiers dans la mort d’Abel Chennouf, deuxième victime de Mohamed Merah : « Le tribunal juge que la responsabilité de l’État est susceptible d’être engagée pour faute simple des services de renseignement dans l’exercice de leur mission de prévention des actions terroristes et de surveillance des individus radicaux ».
Le tribunal a considéré que « la décision de supprimer toute mesure de surveillance de Mohamed Merah, prise à la fin de l’année 2011 (…) alors notamment que Mohamed Merah avait déjà fait une première victime quatre jours avant l’assassinat d’Abel Chennouf (constitue une faute qui) a compromis les chances d’empêcher l’attentat et fixe à un tiers la part de responsabilité de l’État ».
Le jeudi 2 novembre 2017, la cour d’assises de Paris a condamné Abdelkader Merah à vingt ans de réclusion criminelle, avec une peine de sûreté des deux tiers. Concernant les tueries commises par son frère Mohamed Merah à Toulouse et Montauban en 2012, la cour l’a jugé coupable d’association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, mais n’a pas reconnu sa complicité.
Le second accusé, Fettah Malki, 35 ans, a été condamné à quatorze ans de réclusion criminelle, avec une peine de sûreté des deux tiers, pour association de malfaiteurs terroriste. La justice l’a notamment reconnu coupable d’avoir fourni à Mohamed Merah un gilet pare-balles portant le logo de la police, volé en 2011, et un pistolet-mitrailleur, utilisés lors des tueries de mars 2012 à Toulouse et à Montauban.
Le ministère public a fait appel suite à ce verdict.
Le procès en appel s’est tenu du 25 mars au 18 avril 2019. A l’issue de 4 semaines d’audience, la cour d’assises d’appel de Paris spécialement composée a prononcé une nouvelle condamnation.
Abdelkader Merah a été reconnu coupable de complicité d’assassinats et de tentatives d’assassinats et condamné à 30 ans de réclusion criminelle assortie d’une peine de sureté des deux tiers.
Fettah Malki a été reconnu coupable d’associations de malfaiteurs de droit commun et condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
La défense d’Abdelkader Merah a annoncé former un pourvoi en cassation.
Voir aussi :
- Assassinat d’Imad Ibn Ziaten à Toulouse (France), 11 mars 2012
- Tuerie devant l’école Ozar Hatorah à Toulouse (France), 19 mars 2012