Journée de rencontre avec des lycéens d’Anderlecht
Répondant à une initiative du directeur de l’athénée royal d’Anderlecht (Belgique), Erik VAN DEN BERGHE, l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org) a organisé une journée d’échanges entre une classe de cet établissement scolaire et plusieurs victimes du terrorisme membres de l’AfVT.org. En accord avec Erik VAN DEN BERGHE, les 17 lycéens qui ont fait le voyage en car jusqu’à Paris se sont rendus devant le Bataclan afin de se retrouver pour un hommage aux victimes du 13 novembre 2015 suivi d’un moment d’échanges.
De Paris à Bruxelles : le fil du terrorisme
Les élèves de l’athénée royal d’Anderlecht ont été très affectés par les attentats survenus à Bruxelles, notamment à l’intérieur de la station de métro Maeelbeck, située sur la ligne 5 qu’ils empruntent quotidiennement pour se rendre dans leur établissement.
Le 11 mars 2016, lors de la journée européenne des victimes qui se déroule chaque année à Bruxelles, Erik VAN DEN BERGHE et ses élèves avaient pu faire connaissance avec la délégation française emmenée par l’AfVT.org comprenant plusieurs victimes des attentats du 13 novembre 2015.
Après les attentats du 22 mars, Erik VAN DEN BERGHE et son équipe pédagogique ont mesuré très vite qu’il fallait renouveler l’expérience, comme si la tragédie survenue dans la capitale belge donnait un relief supplémentaire à cette première rencontre, 11 jours auparavant.
Hommage devant le Bataclan
Alors que la mairie de Paris a collecté et évacué tous les objets, dessins, bougies, fleurs et hommages laissés sur le trottoir mais aussi sur les grilles longeant le petit square situé en face du Bataclan, les élèves d’Anderlecht ont retrouvé sur place Bilal Bley MOKONO, blessé au stade de France, pour rendre un hommage aux victimes.
Chacun des élèves a ainsi posé une bougie afin de former un motif en forme de cœur au pied d’une barrière de sécurité devant le café du Bataclan qui est toujours en travaux.
Une minute de silence a ensuite été observée.
Ce geste symbolique visait, un peu plus de six mois après les attentats du 13 novembre 2015, à exprimer l’empathie des jeunes pour l’ensemble des victimes du terrorisme.
Terrorisme, et si on écoutait les victimes ?
Après avoir passé environ 1 heure devant le Bataclan, tout le monde s’est rendu au Chai 33, établissement situé Cour Saint-Émilion (Bercy Village), afin de se retrouver dans une salle privatisée pour l’occasion. Sur place, les échanges ont pu être plus intimistes et plus personnels avec Bilal Bley MOKONO, le directeur général de l’AfVT.org Guillaume DENOIX de SAINT MARC, et Nethanel COHEN-SOLAL, victime d’un attentat en Israël dans les années 90. Ces trois témoins ont partagé leur expérience et ont répondu à de nombreuses questions quant au sens de l’engagement et du rôle que chacun peut jouer pour améliorer la vie de la cité, notamment en participant au devoir de mémoire.
Erik VAN DEN BERGHE explique :
« Je suis ravi d’être accueilli par l’AfVT.org, malgré la rapidité avec laquelle il a fallu organiser cette rencontre. Elle a permis de répondre à une attente des élèves qui ont enduré un trajet en car de 8 heures, à la veille de leurs examens ! Ils étaient très motivés car ils savaient qu’ils seraient écoutés. Au niveau de leur parcours scolaire, ils se trouvent en fin de classe de première (enfin, l’équivalent belge) et ils savent que, l’année prochaine, ils devront se projeter dans les études supérieures. C’est une étape supplémentaire qu’ils vont devoir franchir vers l’âge adulte. Ils se posent donc beaucoup de questions. »
Claudio COMES, enseignant accompagnateur, souligne de son côté :
« Ces lycéens constituent une matrice pour l’avenir : il est saisissant de les entendre utiliser jusqu’à trois langues différentes lorsqu’ils échangent entre eux et avec les adultes. Ils parlent flamand, français, anglais, et certains parlent arabe à la maison. Pour la Belgique, il n’y a rien d’inhabituel ! »
Guillaume DENOIX de SAINT MARC conclut :
« Ces jeunes avaient sympathisé avec Bilal, lors de la journée du 11 Mars, et ne doutaient pas, à ce moment-là, que le terrorisme allait frapper aussi près d’eux et aussi violemment. Je pense qu’il est important de construire un dialogue avec la jeunesse et qu’il faut cesser de la percevoir uniquement comme un vivier de proies faciles pour les recruteurs. J’ai été très touché par les échanges que nous avons eus, nous, victimes, avec ces jeunes. Je sais que nous renforcerons ce lien qui est très fort avec eux, comme l’ont montré Bilal BLEY MOKONO et Guy BENAROUSSE qui a accompli un remarquable travail avec un autre établissement scolaire de Bruxelles. Cette journée résume parfaitement la philosophie de notre démarche et montre qu’il est possible d’aborder le sujet du terrorisme sans tabou et sans pathos. »
Remerciements
Monsieur Bilal Bley MOKONO
Monsieur Guy BENAROUSSE
Monsieur Erik VAN DEN BERGUE et Monsieur Claudio COMES
La Direction et le service commercial du CHAI 33