Opération « Je suis Charlie » au collège Henri Dunant à Aumale (76)
L’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org) a répondu à l’invitation du collège Henri Dunant, situé à Aumale, en Seine-Maritime, dans le cadre d’une rencontre organisée avec les 23 élèves d’une classe de 3ème. Pour la plupart d’entre eux, les attaques terroristes des 7, 8 et 9 janvier ont constitué la première rencontre concrète avec la réalité du terrorisme. Ces événements ont ainsi accru leur réceptivité au message des victimes du terrorisme et leur besoin de compréhension.
Le principal du collège, Monsieur Nicolas RINDEL, est intervenu pour poser la question du mobile des terroristes qui ont ciblé les journalistes de Charlie Hebdo.
Comment parler du terrorisme à l’école ?
Ayant perdu son père dans l’attentat du 19 septembre 1989 contre le DC10 d’UTA, Guillaume DENOIX de SAINT MARC a évoqué son expérience et son engagement citoyen aux collégiens. Un extrait du documentaire de Jérôme CARRET consacré à l’édification du mémorial des victimes du DC10 d’UTA dans le désert du Ténéré (Niger) a été projeté aux élèves.
Guillaume DENOIX de SAINT MARC est également revenu sur les attentats du mois janvier : « Certains extrémistes musulmans utilisent comme prétexte l’interdiction de s’attaquer à Dieu. Ce qu’ils oublient de préciser, c’est que les caricatures de Charlie Hebdo ne ciblent pas Dieu mais un être humain. D’autre part, aucun dessin – qu’il soit provocateur, obscène, choquant, de mauvais goût ou déplacé – ou caricature ne peut justifier qu’on tue leurs auteurs. Les associations qui défendent notre valeur de laïcité sont également visées par les extrémistes qui cherchent à fragiliser notre société ».
Soukaïna BRAHMA, chargée de mission de l’AfVT.org, confirme : « Le corpus religieux est détourné et utilisé par les extrémistes qui ont un objectif politique. Les terroristes frappent des cibles visibles afin de marquer les esprits, de créer la peur et de parvenir à imposer leur mode de vie par la violence et l’intimidation ».
La Diplomatie des Victimes du Terrorisme (DVT)
Guillaume DENOIX de SAINT MARC a relaté aux élèves son long combat pour obtenir une réparation décente pour les familles des 170 victimes du DC10 d’UTA. Il lui a fallu de nombreuses années pour dépasser le statut de victime et devenir un acteur de la société civile, puis de partager son expérience sereinement : « Cela surprend toujours, mais les victimes du terrorisme ne sont pas animées par la haine. La position de notre association est très claire : contre la peine de mort. Notre objectif est d’aider les victimes à ne pas s’enfermer dans la posture pathogène de la victimisation et à déployer leur humanité. Se reconstruire, chacun à son rythme. Une victime a besoin de sentir chez son interlocuteur de l’écoute, de l’empathie, en aucun cas de la pitié ou de la condescendance ».
L’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org) insiste depuis sa création sur le rôle positif que peuvent jouer les victimes dans la prévention de l’extrémisme violent, qu’il soit politique, idéologique ou politico-religieux. En effet, afin de devenir un acteur de citoyenneté positive, une victime a besoin de se sentir reconnue et d’être accompagnée.
Une initiative citoyenne
Choqués par les attentats survenus à Paris au mois de janvier, les élèves ont pris l’initiative d’exprimer leur soutien aux victimes du terrorisme en faisant coïncider leur projet pédagogique de technologie avec une action citoyenne. Soutenus et encadrés par François-Xavier MADEC, leur professeur de technologie, ils ont créé une micro-entreprise, « CHD-Industry ».
Avec comme outil de production, une fraiseuse numérique, les adolescents ont fabriqué des porte-clés portant la mention « Je suis Charlie ». Vendus au prix de 2 €, les objets ont généré des recettes dont le produit a constitué un don remis en main propre à l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org).
Au terme de la rencontre avec la classe, Antonin LEVASSEUR et Marina Bailly, respectivement Président directeur général et Responsable de la communication de CHD-Industry, ont prononcé un discours avant de remettre un chèque d’un montant de 242 € à Guillaume DENOIX de SAINT MARC, Directeur général de l’AfVT.org.
Pour lire l’article publié dans Paris-Normandie, cliquer ici.
Pour mémoire, un reportage de Grégory Archiapati et Judikaelle Rousseau pour France 3 a été produit avec les interviews de :
- Antonin Levasseur, élève de 3ème au collège Henri Dunant
- Guillaume Denoix de Saint Marc, Directeur général de l’AfVT.org
- Marina Bailly, élève de 3ème au collège Henri Dunant