Le groupe de travail RAN-VVT* s’est réuni lors de ce séminaire afin d’identifier les meilleures pratiques dans l’utilisation des médias.
Au cours de ces deux journées d’échanges, divisées en plusieurs ateliers et panels de discussion, les associations de victimes du terrorisme ont pu dialoguer avec plusieurs journalistes invités pour l’occasion.
Du point de vue des victimes, ce travail collégial a permis de comprendre les problématiques inhérentes au métier de journaliste, notamment les contraintes éditoriales et matérielles liées à l’info en continu.
Du point de vue des journalistes, les échanges avec les associations ont permis de mieux comprendre leurs besoins en termes de communication et de respect de l’intégrité des victimes.
De nombreux aspects ont été ainsi abordés : concevoir une narration transmédia, accompagner les victimes dans la maîtrise d’éléments de langage appropriés en abordant des exemples concrets, quelle position adopter face à la propagande extrémiste (notamment djihadiste) qui déferle sur les réseaux sociaux…
Parmi les participants, nous pouvions dénombrer plusieurs journalistes français et italiens dont les interventions ont permis d’enrichir la réflexion des acteurs de RAN-VVT* engagés dans la lutte contre la radicalisation.
Les victimes du terrorisme en Allemagne
Barbara JOHN, médiatrice et porte-parole des familles des victimes de la cellule terroriste néo-nazie NSU (Underground Nationale-Socialiste), également dite de Zwickau, a présenté les enjeux de son travail et de son suivi avec les victimes dans l’élaboration d’un récit qui s’inscrirait dans la mémoire collective.
Autre intervenant ayant participé activement aux échanges, Michael BUBACK est le fils du procureur Siegfried BUBACK, assassiné le 7 avril 1977 par l’organisation terroriste d’extrême-gauche Fraction Armée Rouge (Rote Armee Fraktion). Auteur du livre « Der zweite Tod meines Vaters », Michael BUBACK a rappelé que, à l’exception de l’assassinat de Jürgen PONTO par la même organisation, la vérité judiciaire et l’étendue des complicités n’ont jamais été établies officiellement pour les autres assassinats commis par la R.A.F.
Ces deux témoignages ont permis de faire connaître les victimes du terrorisme en Allemagne car il n’existe pas à l’heure actuelle, dans ce pays, d’association de victimes du terrorisme.
En 2011, le livre relatant la correspondance entre Corrina PONTO, fille de Jürgen PONTO, et Julia ALBRECHT, sœur d’une terroriste de la R.A.F. ayant participé à l’assassinat de M. PONTO, avait relancé la question de la mémoire des victimes dans la société allemande.
*RAN-VVT : groupe de travail de RAN dirigé par Guillaume DENOIX de SAINT MARC (Directeur-général de l’Association française des Victimes du Terrorisme) et Luca GUGLIELMINETTI (consultant international pour l’association italienne des victimes du terrorisme, AIVITER). RAN-VVT travaille sur l’utilisation de la voix des victimes du terrorisme comme outil de prévention dans la lutte contre la radicalisation.