Ce jour-là, une épicerie casher du centre commercial des Flanades à Sarcelles, dans le Val d’Oise (95), fait l’objet d’un attentat à motivation antisémite. Il est 12h30 lorsque deux jeunes individus brisent la vitre du magasin et jettent à l’intérieur une grenade défensive yougoslave M75. Coincée sous un chariot, l’engin explosif voit sa capacité de projection de billes atténuée, ce qui permet d’éviter des blessures fatales.
Cinq personnes sont présentes lors de l’explosion : la gérante, un employé et trois clients en train de faire leurs achats.
Un client sera légèrement atteint de deux éclats, tandis que les autres victimes souffriront d’acouphènes plus ou moins prononcés.
Tous ont été atteints de stress post-traumatique selon des modalités propres à chacun.
La cellule « Cannes-Torcy »
Le 6 octobre 2012, la sous-direction antiterroriste (SDAT) lance un coup de filet et démantèle la quasi-totalité d’un réseau terroriste principalement basé à Cannes et à Torcy, en région parisienne. Ce groupe, bien structuré et déterminé, est connu sous l’appellation de « cellule Cannes-Torcy ».
Ce jour-là, lorsque la police se présente à son domicile à Strasbourg, l’un des membres de la cellule, Jérémie LOUIS-SIDNEY, ouvre le feu sur les forces de l’ordre avant d’être lui-même abattu.
Ce Français d’origine antillaise, âgé de 33 ans, était un ancien trafiquant de stupéfiants, charismatique et violent, converti à l’islam. Les enquêteurs sont convaincus qu’il s’agit de l’homme ayant dégoupillé la grenade et jeté l’engin à l’intérieur de la supérette casher à Sarcelles.
Au total, 12 personnes ont été interpellées, soupçonnées d’appartenir à ce groupuscule islamiste, dont le délinquant multirécidiviste Jérémy BAILLY, présenté comme le lieutenant de Jérémie LOUIS-SIDNEY.
Les présumés membres restants du groupe « Cannes-Torcy » seront également interpellés dans les mois qui suivent.
Les objectifs des terroristes
Le 10 octobre 2012, la SDAT découvre au cours d’une perquisition différents ingrédients permettant la confection de bombes du même type que celles utilisées par le GIA en 1996.
Les premiers éléments de l’enquête révèlent que l’attaque de l’épicerie de Sarcelles était une première action terroriste destinée à ouvrir la voie à des attentats plus ambitieux. Une liste de cibles était déjà désignée, notamment parmi les institutions juives.
Ce groupuscule est considéré comme l’un des plus dangereux groupes terroristes français depuis le GIA qui avait semé la terreur en 1996 dans le métro parisien. Il est composé essentiellement de petits délinquants convertis à un islam radical et ayant combattu aux côtés des rebelles islamistes en Syrie.
Au total, une vingtaine de personnes ont été mises en examen par le pôle d’instruction du Tribunal de grande instance de Paris.
Le 27 juin 2014, l’Association française des Victimes du Terrorisme s’est constituée partie civile devant le Juge d’instruction chargé de l’affaire, Monsieur David BENICHOU.