ETAPE N°4 : TAOURIRT MOUCHANNE / JEBEL EL MRAÏER : 75,7 km (jour 1)
10 avril 2013, départ de la quatrième étape.
C’est l’étape la plus attendue de tout le marathon mais aussi la plus redoutée ! Deux jours ne seront pas de trop pour courir les 75 kilomètres… Pendant la nuit, les coureurs s’orienteront à l’aide de leur lampe frontale et seront guidés par la lumière d’un laser vert positionné par les organisateurs au point de contrôle n°4.
Et c’est parti ! Malgré les courbatures et les ampoules, Camille et Nassim courent les dix premiers kilomètres de cette quatrième étape en gardant un bon rythme.
Premier point de contrôle : Camille et Nassim le franchissent à 10:18:59 (heure locale). Une douleur au talon contraint Camille à consulter un médecin qui place une petite talonnette dans sa chaussure. En effet, Camille avait été contrainte d’enlever ses semelles car ses pieds gonflés ne pouvaient plus tenir dans ses chaussures !
Nos deux coureurs se remettent en selle et courent au sein d’un paysage qui ne cesse d’évoluer : piste sablonneuse, côtes, chemin accidenté… Après trois heures passées sous un soleil de plomb, Camille et Nassim commencent à se faire doubler par d’autres participants.
Dans leur journal de bord, ils noteront : « Comment font-ils pour courir sous cette chaleur ? Chaque pas nous essouffle… ».
Au niveau d’une oasis, alors que le thermomètre est en passe d’atteindre les 55 degrés, Laurence Klein, première française au classement, arrive à leur hauteur. Fatiguée, elle marche en attendant le ravitaillement, tout comme Camille et Nassim. Ayant remporté le Marathon des Sables en 2007, 2011 et 2012, cette coureuse aguerrie les réconforte comme elle peut : « Les enfants, ça arrive même aux champions… ».
Une fois le point de contrôle passé, Camille et Nassim reprennent péniblement leur avancée et doivent franchir des lignes de dunes qui se succèdent. D’autres coureurs passent devant eux…
Au milieu des dunes, ils font une rencontre improbable : des marocains jugés sur une mobylette Peugeot 103 en train de s’amuser au milieu du désert !
Puis arrive le moment où le soleil se rapproche de l’horizon. La température se rafraîchit, ce qui remonte un peu le moral de nos coureurs qui discutent avec d’autres participants pour se donner du courage !
Quatrième point de contrôle : Camille et Nassim le franchissent peu de temps avant la tombée de la nuit. Ils partagent une courte collation avec leur copain de tente, Benoît Laval. Malgré son expérience, ce dernier leur confesse avoir subi un gros coup de chaleur.
Laurence Klein, malheureusement, est contrainte d’abandonner pour des raisons médicales, elle qui a accompli l’exploit de remporter le Marathon des Sables trois fois.
Camille et Nassim reprennent rapidement leur course et, malgré la fatigue, parviennent à savourer la beauté du paysage : le soleil couchant colore les dunes d’un rouge orangé.
Alors que la nuit commence à tomber, Camille et Nassim vont devoir sortir leur lampe :
« C’est magique ! Passer la nuit dans le désert. Nous avons l’impression d’être seuls au monde et essayons d’immortaliser ce moment. Nous voyons au loin des loupiotes qui nous rappellent que le but est d’avancer, guidés par le laser vert au loin… Si loin. ».
Les dunes sont imposantes, Camille et Nassim se jettent parfois du haut des crètes afin d’amortir leur chute, sensation unique !
Puis ils croisent quelques concurrents perdus, à bout de force. Quelques-uns semblent avoir perdu leur lucidité, comme cette coureuse anglaise en train de tituber, ayant perdu tout sens de l’orientation dans l’obscurité.
Cinquième point de contrôle : les pieds de Camille la font beaucoup souffrir, mais nos deux coureurs préfèrent ne pas s’arrêter pour s’accorder un vrai repas, de peur de ne plus pouvoir repartir…
Le journal de bord de la course est publié sur le site de l’AfVT.org du 15 juillet au 5 août 2013.