Depuis 2020, le 11 mars est la date de la journée nationale et européenne d’hommage aux victimes du terrorisme, jour anniversaire de l’attentat de la gare madrilène d’Atocha qui en Europe à ce jour, a fait le plus de victimes.
En 2020 au Trocadéro, en 2022 dans le cadre prestigieux du Grand Trianon du Château de Versailles, la cérémonie a été en fin d’après-midi, organisée en point d’orgue du Sommet européen, réunissant les membres de l’Union dans le contexte dramatique de la tragédie de la guerre en Ukraine.
Malgré la situation internationale qui pèse particulièrement lourd au cœur des victimes de terrorisme et donc elles aussi victimes de guerre, de nombreux membres de l’AFVT, familles et proches de victimes, psychologues, avocats, membres d’associations sœurs… venant de partout en France, et de bien plus loin encore, se sont retrouvés dans une atmosphère d’amitié et de fraternité.
Avant l’ouverture de la cérémonie très officielle, nous avons pu enfin (Covid oblige) – nous retrouver d’abord, nous rencontrer en vrai parfois, faire connaissance aussi, prendre des nouvelles des uns et des autres.
Nos mots sont communs et nos expériences si proches.
Les victimes du 13 novembre et quelques familles touchées par l’attentat de Nice ont eu l’occasion d’échanger, la maman de Léo, jeune humanitaire disparu au Niger en 2020, Guy victime de la rue des Rosiers en 1982, Souad victime marocaine… et tant d’autres ont profité du moment précédant l’hommage aux victimes, pour nouer à nouveau des contacts et se réconforter.
Et le temps de la commémoration est venue.
La destinée universelle des victimes et de leurs familles a été évoquée par trois discours puissants, ponctués de belles respirations musicales.
D’abord celui d’Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, évoquant elle aussi cette idée que l’AFVT a fait sienne depuis longtemps, qui consiste à prononcer le nom des victimes autant que possible, idée inspirée par Samuel Sandler, membre de notre Conseil d’administration, père et grand-père de Jonathan, Arié et Gabriel, victimes de l’attentat de l’école juive de Toulouse.
Puis Charles Michel, président du Conseil européen a notamment énuméré les innombrables pays, où des vies ont été balayées en quelques secondes, tissant ainsi un fil invisible entre ces destins déchirés.
Enfin, le président Emmanuel Macron dans un discours large et mobilisateur a salué le travail des associations et le projet du Musée Mémorial que la France souhaite inaugurer d’ici quelques années.
Les victimes, assises, ont écouté, applaudi, et se sont senties honorées.
Mais, il faut maintenant que leurs mots trouvent une résonance à côté des discours de ceux qui nous gouvernent. Cela s’appelle La voix des victimes.
Les victimes parlent aux collégiens, aux lycéens, aux détenus en prison pour lutter contre toute idée de violence, aux familles endeuillées pour les soutenir, aux avocats pour mettre de la matière vivante dans leurs plaidoiries…
Alors, nos mots doivent aussi se faire entendre le 11 mars.
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Le Conseil d’Administration de l’AfVT