Coup d’envoi du procès contre Forsane Alizza
L’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org) s’est constituée partie civile dans le procès qui vient de s’ouvrir contre le groupuscule islamiste Forsane Alizza à la 16ème chambre du tribunal correctionnel de Paris. L’AfVT.org est représentée par Maître Antoine CASUBOLO-FERRO et Maître Géraldine BERGER-STENGER tout au long du procès prévu pour durer jusqu’au 23 juin 2015.
Bref rappel des faits
Créé en 2010 dans la région nantaise, le groupuscule Forsane Alizza, dit « Les cavaliers de la fierté », très actif sur Internet, est dissout en janvier 2012 par le ministère de l’Intérieur qui le considère comme une milice.
Au cours du mois de mars 2012, très peu de temps après les attentats commis à Toulouse et Montauban, ses membres sont arrêtés. Le groupe prônant un islam rigoriste et son soutien au djihad est démantelé.
Durant près de trois ans, l’enquête va accumuler un certain nombre d’éléments visant à désigner Forsane Alizza comme une structure djihadiste projetant de commettre des attentats sur le sol français.
Première journée d’audience
Sur les quatorze prévenus qui comparaissent pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, douze sont présents. La première journée a été consacrée à l’audition du fondateur de Forsane Alizza, Mohamed ACHAMLANE, qui revendique un « islam décomplexé » et se présente comme l’émir du groupe. Il nie toute « inspiration terroriste » et revendique son droit à la liberté d’expression, quitte à faire de la provocation. Il affirme également avoir voulu jouer sur la peur face à ce qu’il décrit comme une islamophobie très forte en France, au point de s’entraîner physiquement et d’acquérir des armes.
L’enjeu du procès
Le procès du groupuscule Forsane Alizza met ainsi en jeu les notions de radicalisation et de prédisposition à l’acte violent. Où peut-on placer le curseur entre une radicalité d’opinion et la mise en place d’une dynamique de groupe contenant les ressources pour commettre un attentat ?
Le blog « Chroniques » a interrogé Maître Géraldine BERGER-STENGER qui a livré sa position, à l’issue de questions posées à Mohamed ACHAMLANE, dont la ligne de défense est verrouillée : « Entre la radicalisation et les actes, il se passe des années, durant lesquelles les candidats s’entraînent et s’organisent. Toute la difficulté de ce dossier sera de démontrer la dangerosité de ces personnes qui, heureusement, ont été interpellées avant » [qu’un quelconque attentat n’ait été commis].