Projet Papillon 2015 : premier test d’évaluation
L’édition 2015 du Projet Papillon a démarré le mardi 21 juillet et a permis d’acheminer sur le site 24 jeunes victimes venues du monde entier pour bénéficier du seul programme thérapeutique francophone spécialement conçu pour les jeunes victimes du terrorisme. Les participants de Projet Papillon 2015 viennent d’Algérie (7 personnes), de Colombie (1 personne), de Fédération de Russie (4 personnes), de France (1 personne), d’Israël (2 personnes), d’Italie (1 personne), du Liban (3 personnes), du Maroc (5 personnes) et de Roumanie (1 personne). La communauté des Papillons s’est agrandie en donnant une place à trois victimes libanaises et à deux autres Algériennes.
La journée du 21 juillet a vu débuter les groupes de parole en matinée, animés par des binômes de psychologues, et la mise en place des ateliers d’art-thérapie.
« Dis-moi ce que tu vois, et je te dirai ce que tu ressens »
Le Projet Papillon consiste à traiter le trauma des victimes du terrorisme afin de transmettre des éléments de méthodologie visant à pérenniser une telle démarche.
Il est important de relever que de nombreuses études portant sur le traumatisme ont mis en évidence une modification des mécanismes de défense affectifs afin de permettre à un individu qui a subi une effraction traumatique de continuer à vivre.
Ce processus de défense affecte la mémoire et la capacité à ressentir certaines émotions de manière spontanée. Dans certains cas, le trauma peut même s’exprimer par des symptômes somatiques.
Au cours des deux premières journées du programme, le psychologue-clinicien Dominique SZEPIELAK a mené un test projectif auprès des 24 jeunes participants visant à établir un premier état des lieux sur le plan psychique au moment du test.
Cet outil clinique individuel se structure autour de 3 planches. Il a été conçu par un pédagogue suisse, Hans ZULLIGER, élève du psychiatre Hermann RORSCHACH, auteur d’un test psycho-clinique se composant de 10 planches.
Dominique SZEPIELAK explique : « J’ai fait passer ce test à tous nos jeunes en accord avec ma consœur Asma GUENIFI afin de mesurer l’état psychologique de chacun au début du séjour. En fait, il s’agit pour nous, praticiens, d’analyser et de comprendre les mécanismes de défense que ces jeunes traumatisés ont mis en place après l’acte terroriste qu’ils ont subi. »
Asma GUENIFI, psychologue-clinicienne qui pilote le Projet Papillon, rappelle : « Le but de ce programme est d’offrir à ces jeunes qui ont atteint le seuil de ce qu’ils pouvaient supporter sur le plan émotionnel, de nouvelles ressources pour se reconstruire. »
Le test Zulliger sera reconduit à la fin du Projet Papillon afin de mesurer l’impact du programme thérapeutique entre le début et la fin du séjour.
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