Conférence de presse organisée par l’AfVT.org et l’ULIF à la synagogue de la rue Copernic
A la veille du 33ème anniversaire de l’attentat de la rue Copernic, l’Association française des Victimes du Terrorisme et l’Union Libérale Israélite de France ont organisé un événement visant à mobiliser les médias et à donner la parole aux victimes avec un seul objectif : obtenir l’extradition du principal suspect, Hassan DIAB, un ressortissant canadien d’origine libanaise qui vit au Canada, afin d’être entendu par le juge français en charge de l’instruction.
Les victimes attendent un procès depuis plus de trente ans.
Le déroulé de la conférence de presse
11h00 : accueil du président Jean-François BENSAHEL.
11h05 : introduction du rabbin Yossef KLEINER.
11h15 : exposé des enjeux judiciaires de l’affaire par Maître Bernard CAHEN.
11h20 : témoignages des victimes (Monique et Patricia BARBÉ, Micha SHAGRIR, Corinne ADLER); contribution de Shimon SAMUELS (Directeur des relations internationales pour le centre Simon WIESENTHAL) et mot de conclusion de Maître David PÈRE (avocat de l’AfVT.org).
11h50 : questions / réponses avec les journalistes.
12h10 : dépôt de gerbes devant la plaque commémorative à l’entrée de la synagogue.
12h30 : pot de l’amitié à l’intérieur de la synagogue.
Rappel des faits
Le 3 octobre 1980, devant la synagogue de la rue Copernic (Paris), l’office bat son plein avec près de 320 personnes réunies en cette veille de Shabbat.
A 18h38, l’office a débuté depuis une demi-heure à peine lorsqu’une explosion retentit à l’extérieur, à une dizaine de mètres de la synagogue.
Une motocyclette de marque Suzuki, garée sur le trottoir en face de la synagogue, au niveau du magasin d’électricité Barbier, a été chargée d’un engin explosif contenant du pentrite.
La déflagration est très puissante et dévaste la rue Copernic, provoquant incendies et destruction de véhicules et de mobilier urbain. Le faux plafond du magasin de la famille Barbier s’écroule également.
À l’intérieur de la synagogue, la grande verrière du plafond explose, provoquant de nombreuses blessures par éclats de verre chez les fidèles.
Dans la rue, 4 morts sont à déplorer.
Les disparus
Jean-Michel BARBÉ, âgé de 41 ans, est tué sur le coup dans sa voiture.
Philippe BOUISSOU, âgé de 22 ans, est frappé de plein fouet alors qu’il roule en moto à la hauteur de la synagogue.
Hilario LOPES-FERNANDES, le gardien de l’hôtel Victor Hugo situé en face de la synagogue, est grièvement blessé et décède deux jours après l’attentat.
Aliza SHAGRIR, âgée de 42 ans, est fauchée par l’explosion alors qu’elle marchait sur le trottoir.
L’enquête
L’attentat de la rue Copernic a marqué le début d’une série d’actions terroristes menées sur le sol français par les groupes pro-palestiniens radicaux dans les années 80, avec l’émergence de leaders terroristes d’origine libanaise comme Georges Ibrahim ABDALLAH.
Avant que le magistrat anti-terroriste Jean-Louis BRUGUIÈRE ne soit saisi du dossier, la brigade criminelle a remonté rapidement la piste de l’acheteur de la moto utilisée dans l’attentat grâce au numéro de l’engin qui a pu être récupéré dans les débris.
Cet homme, un certain « Alexander Panadriyu », a loué une chambre à Paris à l’hôtel Celtic et a même été brièvement interpellé par la police après avoir tenté de voler une pince coupante dans un magasin de bricolage. L’auteur présumé de l’attentat a ainsi laissé des traces concrètes de son séjour à Paris, comme le numéro d’un passeport chypriote et une note d’hôtel manuscrite. Un portrait-robot a été établi sur la base de plusieurs témoignages qui se recoupent.
Bien que retombée dans l’oubli et malgré quelques lenteurs, l’enquête n’a pour autant jamais été interrompue. Sans violer le secret de l’instruction toujours en cours, il suffit de rappeler que depuis le 2 décembre 1999, le nom du suspect apparaît 2128 fois dans 281 documents de la procédure, pour constater que des éléments factuels concordants justifient son audition par les autorités françaises.
Chronologie
5 novembre 2008 : le magistrat du pôle antiterroriste Marc TRÉVIDIC, nouvellement en charge du dossier, délivre un mandat d’arrêt international à l’encontre d’un ressortissant libano-canadien, Hassan DIAB, professeur de sociologie à l’université d’Ottawa.
13 novembre 2008 : Hassan DIAB est arrêté par la gendarmerie royale canadienne à Ottawa, où il réside.
12 décembre 2008 : la France sollicite son extradition par les autorités canadiennes afin de répondre aux questions du magistrat.
Malgré la décision favorable du ministère de la justice canadien, Hassan DIAB use de tous les artifices procéduraux pour s’opposer à son extradition, affirmant même, par le biais de son avocat, que l’enquête était fondée sur des informations secrètes obtenues « sous la torture » ou « sans source ». Ainsi, Hassan DIAB n’a pas manqué de diaboliser le système judiciaire français, déclarant que sa mise en cause était motivée par des fins politiques après avoir invoqué l’existence d’un mystérieux homonyme.
29 avril 2009 : parution chez Fayard de l’enquête « L’affaire Copernic, les secrets d’un attentat antisémite », écrite par Jean CHICHIZOLA et Hervé DEGUINE.
30 septembre 2010 : diffusion sur France 2 du documentaire « Rue Copernic, histoire d’un attentat », réalisé par Laurent JAOUI et écrit par Jean CHICHIZOLA.
3 octobre 2010 : cérémonie pour le 30ème anniversaire de l’attentat au cours de laquelle le Premier ministre François FILLON prononce une allocution officielle.
2 octobre 2013 : conférence de presse dans l’enceinte de la synagogue organisée par l’Association française des Victimes du Terrorisme (AfVT.org) et l’Union Libérale Israélite de France (ULIF).
4 & 5 novembre 2013 : la cour d’appel fédérale d’Ottawa délibère sur le dernier recours en appel de Hassan DIAB.
Bilan de la conférence de presse
Il nous importait de remettre au premier plan les victimes de cet attentat pour éviter qu’elles ne retombent dans l’oubli, soutenues par la présence de Maître Bernard CAHEN et de témoins de l’attentat.
Monique BARBÉ, veuve de Jean-Michel BARBÉ, et Patricia BARBÉ-DEGAULEJAC, fille de Jean-Michel BARBÉ, ont pris la parole pour témoigner devant les médias (presse écrite, radio, télévision).
Micha SHAGRIR, veuf d’Aliza SHAGRIR, a pu se libérer et est venu spécialement d’Israël pour faire entendre sa voix.
Enfin, Corinne ADLER avait 13 ans et se trouvait à l’intérieur de la synagogue lorsqu’elle a été blessée par des éclats de verre.
Les médias suivants ont traité de la mobilisation des familles des victimes de la rue Copernic :
agences de presse : AFP, France Presse, Reuters…
presse écrite : La Croix, Libération, La Manche Libre, Le Parisien, Aujourd’hui en France…
internet : 20 minutes.fr, ariegenews.com, boursorama.com, capital.fr, corsematin.com, courrierinternational.com, dhnet.be, elwatan.com, faitreligieux.com, france24.com, franceinfo.fr, fr.euronews.net, huffingtonpost.ca, iarep.com, lacroix.com, lamontagne.fr, leberry.fr, lechorepublicain.fr, ledevoir.com, lefigaro.fr, lejdc.fr, lelectronique.com, lepopulaire.fr, lexpress.fr, liberation.fr, lemonde.fr, lorientlejour.com, lyoncapital.com, lyonne.fr, MSN France, nicematin.com, nordnet.fr, nouvelobs.com, orange.fr, leparisien.fr, lepoint.fr, RTLinfo.be, tv5.org, varmatin.com, voila.fr, Yahoo!France…
télévision : BFMTV, France 2, France 3, France 3 Paris Île-de-France, France 24, LCI, I24 News…
radio : France-Info, France-Inter, RFI, RTL…
Jacques PRADEL, pour son émission « L’heure du crime » sur RTL, a invité le mardi 8 octobre 2013 :
Maître Bernard CAHEN (avocat historique des victimes de Copernic);
Corinne ADLER (blessée dans l’attentat);
Jean CHICHIZOLA (journaliste et co-auteur du livre sur l’attentat de Copernic);
Louis CAPRIOLI (ancien sous-directeur de l’antiterrorisme à la DST).
De gauche à droite : Patricia BARBÉ-DEGAULEJAC, Corinne ADLER, Monique BARBÉ et Micha SHAGRIR.
Les photos illustrant cet article ont été prises par Michel POURNY.